miércoles, 11 de febrero de 2015

c) Rome : La cité de Fellinihttp://upload.wikimedia.org/wikipedia/it/4/47/Roma_Fellini.jpg
Comme New-York est la ville de Woody Allen, Rome est la ville de Federico Fellini. Au cinéma, les deux s’assemblent de manière parfaite. Je veux dire par là que Fellini a filmé cette ville sous tous les angles de long en large, du Château St Ange à la Fontaine de Trevi. Rome est présente dans quasiment tous les films de Fellini. En 1972, il lui dédie même un film, Fellini Roma ,qui est un véritable hommage à la capitale des arts .
Fellini distingue 2 Rome : La décadente faite de hippies, de nobles fauchés et d’intellectuels ennuyeux et La Vieille, faite de gloire antique avec des monuments tous plus merveilleux les uns que les autres . Ces deux villes coexistent et s’assemblent, Cela crée, comme le dirait Fellini, “l’esprit romain” dont il est le descendant et le protecteur . Dans Fellini Roma, cet “esprit romain” se perçoit au début du film par la traversée symbolique du Rubicon par un enseignant et ses élèves comme César autrefois.

Fellini donne même un visage à cette ville, celui de l’actrice Anna Magnani qu’il décrit dans Fellini Roma comme le symbole de cette ville en utilisant des adjectifs allant du bon au mauvais, d’aristocrate à bouffonne (EXTRAIT FELLINI ROMA Anna Magnani).
Son rapport personnel à cette ville et comment il en est venu à en faire son lieu de tournage favori est montré de façon quasi intégrale dans Fellini Roma où un jeune beau et élégant arrive de province dans la capitale et emménage dans un appartement collectif , c’est la Rome des années 30 populaire et chaleureuse, mais aussi humide et sale . Dans une scène, le jeune qui vient d’arriver en ville descend le soir dans la rue et se fait inviter à la table des clients du restaurant qui occupent un espace sur la chaussée et touchent presque le tramway et où apparemment tout le quartier se retrouve pour dîner dans une ambiance populaire et chaleureuse. Il s’y assoit et voit ces gens qui crient, qui mangent de la nourriture lourde et s’insultent, tout cela dans la chaleur de l'été.


Dans cet extrait, nous percevons donc le peuple romain rassemblé dans un dîner quasi collectif. Au début de la scène, le réalisateur fait un travelling sur les clients du restaurant pour les passer en revue et nous faire percevoir l’ambiance qui règne. Il enchaîne ensuite les plans rapprochés  sur les différents clients du restaurant. Tout cela dans sur une musique traditionnelle italienne, les plats traditionnels romains eux aussi sont montrés et ce sont à chaque fois des plats lourds et consistants. La scène se termine par un travelling sur le tramway qui frôle les tables du restaurant terminant ainsi le portrait de la Rome populaire par Fellini. A chaque fois, Fellini veut nous montrer la vraie Rome, celle qu’il a connue car nous avons des raisons de penser que le jeune provincial de Fellini Roma n’est autre que Fellini jeune arrivant à Rome et découvrant bon nombre de lieux qui le marqueront . Comme le cabaret de La Barafonda, qu’il dit a un moment dans Fellini Roma, a des jeunes étudiants romains vouloir filmé celui-ci et parvenir a reproduire l’ambiance qui y règne durant les années 30 c’est a dire celle d’un cabaret populaire typique avec du bruit , de la saleté et des agitateurs empêchant les artistes de faire leur travail . Il nous montre aussi les bordels romains de sa jeunesse en séparant bien les bas de gammes (dans un sous-sol avec des prostituées moche et âgée avec un décor fait de carrelage sinistre et une clientèle de soldat) et les hautes de gammes (dans un immeuble possédant un ascenseur pour aller aux chambres , avec des prostituée belles et jeunes et un décor plus élaborée avec une dominante de rouge).
Enfin Fellini, nous fait découvrir les quartiers intellectuels romains cette fois-ci dans les années 60-70 la ou le pessimisme règne, comme quand un intellectuel lui dit que la fin du monde commencera a Rome, et la ou les troubles entre étudiants et policiers sont fréquent, en somme ces quartiers sont a l’image de l'époque enclin a la réflexion et a la contestation. Fellini-Roma fini enfin par une chevauchée nocturne d’une troupe de motard passant devant tout les grands monuments romains du Colisée au Château St Ange comme si Fellini voulait nous montrer la beauté de cette ville a travers un tour d’horizon rapide de ses principaux monuments nous invitant à aimer cette ville comme il la aimé. Rome restera donc une sorte de muse pour Fellini, une capitale de ses fantasmes, avec son histoire et ses édifices majestueux. Rome est pour Fellini une véritable porte vers un monde onirique  dont lui seul a les clés .

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