miércoles, 11 de febrero de 2015

b) L’Église austère et restrictive

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En effet, Fellini ne manque jamais une occasion de nous donner son avis sur l’Eglise catholique si présente dans la société italienne . Ainsi dans La Dolce Vita plusieurs scènes  sont en rapport avec la religion comme dans la scène d’ouverture avec le Christ ou encore quand Anita Eckberg habillée en prêtre se promène dans la basilique Saint Pierre ce qui est une provocation évidente de voir cette femme pulpeuse en habit religieux. C’est bien entendu un pied de nez de Fellini à l'autorité cléricale très influente sur l’art italien de l'époque .Dans ces extraits de La Dolce vita, Fellini ridiculise l’Eglise et la montre comme coupée des réalités ,en faisant survoler Rome par un Christ géant par exemple,  et s’accrochant à une forme de foi disparue comme lorsque les enfants disent avoir vu la Vierge. Ils font courir les croyants aux quatre coins du champ disant la voir partout. Fellini veut encore montrer le côté burlesque de l’Eglise . Mais c’est réellement dans ses films plus personnels tels que Amarcord , Fellini Roma et Huit et demi, que sa critique de l’Eglise est la plus forte lui-même ayant eu  une éducation catholique et étant toujours un fervent catholique. Il filme à chaque fois le sujet à 2 périodes : L'Eglise actuelle (des années 70) décadente , et inconsciente de la modernité qui l’entoure  essayant toujours de préserver la bienséance et une espèce de gloire perdue. Et l'Eglise de son enfance (des années 20-30 ) omniprésente dans la société et surtout à l'école où Fellini recevra comme les autres une éducation catholique très stricte ce qui le marquera profondément .
Dans ses souvenirs, l'Eglise est donc toujours en rapport avec l'école . Les enfants doivent porter des uniformes noirs et leurs cours sont donnés par des prêtres qui sont en général très sévères et rejettent toute forme de contact avec le sexe en diabolisant la femme.
Dans Huit et Demi durant la rencontre entre Guido et l'archevêque, Guido Anselmi repense en voyant une femme aux formes généreuses à ses jeunes années quand il était au collège jésuite. On le voit alors petit et insouciant, se faire pousser par ses camarades de classe pour aller voir une femme appelée la Saraghina




 Il s’agit d’une femme ronde aux allures de monstre ressemblant a une ancienne danseuse de cabaret. Les amis de Guido l’appelle pour qu’il vienne la voir avec lui et après une contre-plongée sur Guido avec une statue cléricale au premier plan (accentuant le danger qui pèse sur lui) il consent à aller sur la plage et appelle La Saraghina qui sort d’un bunker. Ils lui demandent de danser la rumba pour quelques sous. L’ami, après avoir donné les sous s’enfuit comme effrayé. La Saraghina danse donc de manière sensuelle. Guido est alors comme ensorcelé par ces formes de femmes qu’il voit pour la première fois. Tout à coup, des prêtres arrivent et le poursuivent pour le ramener à l'école , cette poursuite est en accéléré ce qui la rend burlesque. Il revient a l'école par un couloir ou sont affiché tout les directeurs de l'école (des prêtres) depuis sa création , Fellini fait un gros plan sur ces portraits et les faits défilé jusqu'à tombé sur le directeur actuel qui ressemble bien a ses prédécesseurs c’est à dire un prêtre au regard sévère , le réalisateur nous montre une nouvelle fois le manque de renouvellement de l'Église.  Il est jugé par un tribunal ecclésiastique dans une salle vide où sa mère pleure à côté de lui , Fellini fait des gros plans sur toutes les personnes présente qui prononce tous le même mot : “Vergogna” ce qui veut dire honte . Cette scène montre bien que pour Fellini l'Église lui a pris sa liberté le privant des plaisirs du désir et de la volonté de s’amuser. Dans Fellini Roma,   il filme encore une école durant les années 30 où lors d’une projection d’un monument romain avec des diapositives,  le prêtre passe sur une image de femme nue et les fesses en arrière . Les enseignants jésuites sont alors paniqués, mais le mal est fait. La caméra zoome sur un enfant qui vient d’entrevoir la tentation cachée, ce qui le réjouit et le fait rire. Il agite ses mains comme s’il desirait toucher le postérieur de la jeune femme.



 Dans Amarcord, la scène est différente , Titta n’est pas dans une école jésuite, mais il est forcé d’aller à l'église comme tout bon Italien. Il se confesse mais à la question “est-ce que tu te touches?” que lui pose le prêtre, il répond par un simple “non”, alors que dans ses pensées,  iest déjà le Fellini que l’on connaît avec ses fantasmes d’adolescent en pleine puberté .
A chaque fois la représentation de l'Église est austère et sévère. C’est une prison morale d'où l’on ne s'échappe que par la tentation du féminin comme avec La Saraghina ou la diapositive obscène. Fellini nous montre qu’il a mal vécu cette éducation religieuse, qu’il a totalement critiqué par la suite. Mais en même temps, elle l’a façonné tout d’abord parce qu’il est resté catholique et que la restriction a créé des obsessions qui sont devenues des fantasmes et ainsi l'Église a fait germer dans sa tête des rêveries hérétiques dont Rome est la capitale .

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